Petit cahier d’exercices des femmes atypiques

INTRODUCTION

Deux femmes, profitant du soleil, prennent un verre en terrasse. L’une d’elles, les épaules basses, la tête entre les mains et le regard dans le vide, dit :
– Tu te rends compte, j’ai l’impression d’avoir gâché ma vie… Et si je n’avais pas fait les bons choix ?
– Mais qu’est-ce que tu racontes, Marie ? On t’a appris que tu es surdouée, pas que tu as une maladie mentale ou incurable.
– C’est facile pour toi de me dire ça, on t’a détectée lorsque tu étais enfant, tu as eu le temps de mieux te comprendre…
– Détrompe-toi, j’ai dû faire face à d’autres difficultés, notamment cette pression de réussir liée au cliché que je devais être un génie… Et puis, avec ma grande sensibilité, je me sentais encore plus étrange. Je me souviens être passée par des phases compliquées, mais m’être aussi élevée, car l’atypie est une force, un potentiel !
– Pour le moment, je ne le vois pas comme ça…
Marie boit son verre d’une traite, souffle, se redresse sur sa chaise et demande :
– Bon, vas-y, explique-moi comment je fais de mon atypie un potentiel.
Son amie rigole et lui rétorque :
– Tu as déjà ce potentiel : le fait même de rebondir, d’avoir cette résilience, cette envie sans cesse de progresser, d’apprendre et de se transcender, qui est naturel chez toi… Pour le reste, je vais te prêter un Petit Cahier d’exercices, tu m’en diras des nouvelles !
Elle sort le livre de son sac, le tend à Marie et lui dit :
– Je l’ai toujours sur moi, ça me rappelle parfois à quel point c’est génial d’être une femme atypique !
– Tu veux que je travaille comme à l’école ? rigole Marie en prenant le Cahier dans les mains.
Rires de son amie, qui lui répond :
– Mais non, tu vas voir, c’est ludique et tu vas apprendre beaucoup de choses sur toi. Fais les exercices sérieusement, suis la temporalité, aie confiance en ton instinct, et on se boit un autre verre quand tu l’auras fini, OK ?

DEVINETTE

– On parle beaucoup de moi, mais peu me comprennent vraiment.
– Les personnes les moins interpelées par le sujet sont souvent les plus concernées.
– On me retrouve chez près d’un tiers de la population, et pourtant, je semble encore inexistante pour beaucoup. QUI SUIS-JE ?

Réponse : l’atypie, ou plus précisément la neuroatypie

« Neuroatypique » exprime le fait que certaines personnes ont un fonctionnement cérébral différent d’une « norme donnée », ou tout du moins de la majorité. En effet, les images cérébrales démontrent de nettes différences entre les neurotypiques et les neuroatypiques. Les neuroatypies regroupent cinq particularités.